Guerre de Crimée

Kırım Harbi La guerre de Crimée (1853-1856) était une guerre entre les nations les plus puissantes de l’Europe. L'Empire britannique, l'Empire français, l'Empire Ottoman turc et le petit Royaume de Piémont Sardaigne se sont coalisés contre l'Empire russe. C’est la première fois depuis plusieurs siècles que les Anglais et les Français combattent côte à côte, une occasion qui se renouvellera 60 ans plus tard lors de la première guerre mondiale. Bien que beaucoup de combats ont eu lieu dans les Balkans Ottomans, le long de la frontière turco-russe du Caucase, dans la mer Noire et dans la mer Baltique, la grande partie des combats se déroula autour de la base navale de Sébastopol, dans la péninsule de Crimée (d'où le nom donné à cette guerre).

Après son apogée à la fin du XVII siècle, l'Empire Ottoman était entré dans une période de décadence et était surnommé "l'homme malade de l'Europe". Cette faiblesse incita les puissances européennes à intervenir dans ses affaires intérieures de l’empire sous le prétexte officiel de protéger les minorités chrétiennes. La Russie était particulièrement active dans ce domaine parce que les orthodoxes représentaient environ 30% de la population Ottomane.

La cause officielle de la guerre de Crimée était le contrôle des lieux saints. Avant le début de la guerre en 1853, la tension était montée progressivement depuis plusieurs années entre les catholiques français et les orthodoxes russes concernant la protection des ”Lieux Saints” (l’église du Saint Sépulcre de Jérusalem et la basilique de la Nativité de Bethléem, etc. occupées conjointement par diverses congrégations religieuses chrétiennes). Mais la vraie cause de la guerre était la politique expansionniste de la Russie et le désir de mettre fin à l’occupation Ottomane des Balkans, de contrôler les détroits (de la Mer Noire et les Dardanelles) et d’accéder ainsi à la Méditerranée. Les troupes Russes envahirent les principautés de Valachie et de Moldavie qui étaient sous souveraineté Ottomane le 1er juillet 1853, ce qui obligea les Ottomans à leur déclarer la guerre le 23 octobre.

La France et le Royaume-Uni redoutaient l’effondrement de l’Empire Ottoman qui deviendrait alors un vassal de la Russie, ce qui aurait bouleversé l’équilibre de l’europe

Le 27 mars 1854, la France et l'Angleterre déclarèrent la guerre à la Russie. Un acte d'alliance entre les 2 nations est signé le 10 avril.

Le 21 janvier 1855 une convention fut signée entre la France, le Royaume-Uni et le Royaume de Sardaigne qui entrairent dans la guerre contre la Russie.

Après de nombreux sièges (Silistra, Petropavlosk, Sébastopol, Taganrog, Kars) et batailles (Isatcha, Oltenita, Sinop, Cetate, Giurgevo, Kurekdere, Bomarsund, Alma, Balaklava, Inkerman, Eupatoria, Tchernaïa, Malakoff, Kinburn) la guerre se termina par la victoire des alliés. Un congrès de paix se tint à Paris à partir du 25 février et un traité de paix fut signé le 30 mars 1856 (Traité de Paris). Le président du congrès était Walewski, ministre des Affaires étrangères de Napoléon III. La Russie, l'Empire Ottoman, la France, la Grande-Bretagne, le Royaume de Sardaigne, l'Autriche et (plustard) la Prusse y étaient représentés.

Avec ce traité la Russie devra:

1. Abandonner sa souveraineté sur les principautés danubièennes.
2. Assurer la libre navigation sur le Danube.
3. Accepter la neutralisation de la Mer Noire et de ne plus posséder sur ses rives d’arsenal maritime.
4. Renoncer à tout protectorat sur les chrétiens de l’Empire Ottoman.

Quant aux victimes de la guerre de Crimée:

La France: 95 000 morts (dont 60 000 morts de maladie)
Royaume-Uni: 22000 morts (dont 16 000 morts de maladie)
Royaume de Sardaigne: 2 200 morts (dont 2166 morts de maladie)
L’Empire Ottoman: Nombre de victimes/morts estimé entre 100 000 et 175 000
La Russie: Approximativement 450 000morts

N.B: Les maladies qui ont causé la mort de milliers de soldats étaient le choléra, le typhus, la dysentérie, la fièvre typhoïde et le scorbut.

On peut considérer la guerre de Crimée comme l'une des premières guerres modernes pour plusieurs raisons:

1) Première utilisation des chemins de fer pour le transport des troupes.
2) L'utilisation du télégraphe pour améliorer la communication entre les hauts dignitaires de l’Etat ( Royaume-Uni et la France) et le commandement militaire sur le champ de bataille. De plus, les informations pour la presse étaient envoyées aux journaux avec le télégraphe en quelques heures au lieu de quelques semaines.
3) Amélioration apportée dans les soins aux blessés et aux soldats malades grâce aux travaux de Florence Nightingale et Mary Seacole, deux infirmières qui ont été les pionnières des pratiques infirmières modernes dans l'armée britannique.
4) La guerre de Crimée marqua le début du photo journalisme sur le monde. Bien que la Guerre américano-mexicaine (1846-1847) ou la Seconde Guerre anglo-sikhe (1848-1849) avaient donné lieu à des documents photogragphiques , le but n’était pas le photojournalisme. Le peuple en Grande-Bretagne était informé sur la guerre de Crimée grâce aux articles et photographies des journalistes William Russell (pour le journal “Times”) et Roger Fenton.
5) Les Britanniques et les Français ont utilisé les nouveaux fusils rayés, augmentant ainsi la précision et la puissance de leur feu.
6) Utilisation des premiers grands navires de guerre à vapeur (Napoléon de la flotte française, HMS Agamemnon de la flotte anglaise).

Aujourd’hui quand on se promène dans la capitale du Royaume-Uni (Londres), de la France (Paris) et dans Istanbul (ancienne capitale de l’Empire Ottoman) on constate que cette guerre a laissé de nombreuses empreintes et souvenirs dans ces villes. J’ai voulu documenter dans un même site web tous ceux qui commémorent encore la guerre de Crimée dans ces trois grandes villes de l’Europe.