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Musée de Florence Nightingale (Istamboul)

En 1954, l'Association des infirmières Turques a décidé de poser une plaque commémorative en marbre dans la tour de la caserne de Selimiye à Üsküdar (Scutari) en reconnaissance des services rendus par Florence Nightingale pendant la guerre de Crimée.
La tour nord-ouest qui a été utilisée par Florence Nightingale de 1854 à 1856 se trouve à gauche de la photographie
 
Cette plaque de marbre ci-dessus qui se situe à l'entrée de la tour, a été posée par
"l'Association des Infirmières Turques". Elle comporte l'inscription suivante:     
AUX SERVICES IMMORTELS (
1854-1856) DE FLORENCE NIGHTINGALE,
FONDATRICE DES SOINS INFIRMIERS MODERNES.
                                                                      
                                      L'ASSOCIATION DES INFIRMIÈRES TURQUES 1954

Pour garder vivante sa mémoire, il a été décidé de transformer en musée la partie de la caserne, utilisée par Florence Nightingale pendant la guerre, c'est-à-dire la tour nord-ouest. L'idée fut acceptée par les autorités militaires et le musée fut inauguré par une cérémonie en 1954. Le musée de Florence Nightingale à Londres a été inauguré en février 1989.

Bien que la décoration du musée ne soit pas totalement celle de l'époque de Florence Nightingale, tout a été fait pour rester fidèle au style original.  De nombreux tableaux et documents écrits  ont été exposés dans le musée.
 
Le Comité exécutif du Conseil International des Infirmières a tenu une conférence à Istanbul du 29 août au 4 septembre 1955. A cette occasion, une visite a été  organisée dans la partie de la caserne de Selimiye où Florence Nightingale et les infirmières avaient vécu et travaillé pendant la guerre de Crimée. Une cérémonie y était organisée et la présidente du Conseil International des Infirmières, Mlle M. Madeline Bihet, a tenu un discours commémoratif à l'intention de l'Association des Infirmières Turques.
 
Cérémonie à la Caserne de Selimiye le 3 septembre 1955. Au premier plan, Mlle Madeline M. Bihet, Présidente du Conseil International des Infirmières,  à sa droite le Général Refik Yılmazer, commandant de la Caserne et derrière lui, Esma Deniz, Présidente de l'Association des Infirmières Turques.

La Turquie a été, entre 1854 et 1856, le premier pays où les soins infirmiers étaient réalisés sous la direction d'une infirmière de renommée mondiale, ceci avant que la formation et la pratique des soins infirmiers ne soient  portées à un tel niveau similaire partout ailleurs dans le monde. Les infirmières turques sont particulièrement fières d'appartenir au pays où sont nés les soins infirmiers modernes.

LA CASERNE DE SELIMIYE

La caserne de Selimiye a été construite entre 1800 et 1806 sous le règne du sultan Ottoman Selim III pour sa nouvelle armée. Elle est actuellement le siège du quartier général de la 1ere armée et du commandement de la garnison d'Istamboul. La première caserne était en bois et elle a été attaquée et incendiée lors du soulèvement des janissaires de 1807. Sa reconstruction en pierre a été ordonnée par le sultan Mahmut II en 1827  pour sa nouvelle armée nommée, Asakir-i Mansure-i Muhammediye (Les Soldats Victorieux de Mahomet ).

 
Soldats victorieux de Mahomet avant la réforme modifiant les uniformes en 1832
Infanterie  Major   Lieutenant    Capitaine    Grenadier     Artilleur

 
L'hôpital de la caserne. Lady Alicia Blackwood, "Scutarie, le Bosphore et la Crimée, 1857". Cette œuvre a été dédiée à Florence Nightingale par Lady Blackwood, qui avait travaillé avec elle à l'hôpital de la caserne à Scutari
 
Vue aérienne de la caserne de Selimiye (L'hôpital de la caserne)

Pendant la guerre de Crimée, qui a éclaté en 1853, l'Empire Ottoman, pour la première fois de son histoire, s'est allié à l'Angleterre et à la France et s'est battu contre la Russie. Ainsi, des milliers de soldats britanniques se sont installés dans la caserne de Selimiye, qui n'était plus utilisée depuis plusieurs mois par  les troupes turques envoyées aux fronts. La caserne a été utilisée comme hôpital militaire britannique pendant la guerre de Crimée (1853-1856).
 
Elle a servi d'école militaire entre 1959 et 1962. En 1964, le quartier général de la première armée et le commandement de la garnison d'Istanbul y ont été transférés . La caserne, qui abrite des unités militaires, reste fermée aux visiteurs civils pour des raisons de sécurité mais les visites du musée  sont possibles après une demande d’autorisation préalable.

La caserne de Selimiye était à l'origine conçue comme un ensemble comprenant la mosquée de Selimiye, une bibliothèque, des bains, une imprimerie, un moulin à farine, une boulangerie, des écuries, un terrain de parade, des dépôts d'équipement, des sites de stockage de fournitures et des logements pour les officiers.

La caserne mesure 200 mètres de large et 267 mètres de long. La longueur totale de ses couloirs est de 2300 mètres. De plus, elle a 228 chambres avec 3000 fenêtres. Les quatre tours à chaque coin du bâtiment ont sept étages et 43 mètres de haut.

La cour est utilisée pour les défilés et les cérémonies. Elle est décorée par les statues des commandants de la première armée, qui ont combattu pendant la guerre de l'indépendance et par les bas-reliefs représentant les guerres menées par la premère armée. Une cuisine et une salle de chauffage central s’ouvrent sur la cour

MUSÉE DE LA PREMIÈRE ARMÉE ET DE FLORENCE NIGHTINGALE

 
MUSÉE
DE LA PREMIÈRE ARMÉE
ET
DE FLORENCE NIGHTINGALE

Le musée de la 1ère armée et  de Florence Nightingale se compose de deux parties. Situé à l'entrée du musée et ouvert en 2000, le musée de la 1ère Armée en constitue la première partie.
 
Le blason de la première armée est exposé sur le mur de cette partie du musée.  Sur le blason, quatre étoiles symbolisent respectivement, l'armée, la région de Marmara son district militaire, 1843 son année de fondation et la caserne de Selimiye le quartier général de la 1ère armée.
Le blason de la première armée

Juste en dessous du blason se trouve le Tasvir-i Hümayun (Portrait du Sultan), peint sur une plaque d'ivoire et de roses et. de perles. Il peut être porté en pendentif ou orner les murs des batiments officiels. Le Tasviri Hümayun a été offert à la première armée par le sultan Mahmud II comme récompense impériale pour la loyauté de cette jeune armée fondée par le sultan Selim III, lors de la révolte des janissaires. 
 
Tasvir-i Hümayun (portrait du Sultan) est une récompense
impériale pour les services rendus, et utilisé comme
portrait officiel dans les institutions militaires et officielles.

A droite sur le mur, les bas-reliefs  et les statues  représentent les guerres durant lesquelles la 1ère armée a combattu. Le premier grand conflit est la guerre de Crimée (1853-1856). En tant qu'alliés de la Grande-Bretagne et de la France, les Ottomans se sont battus contre la Russie lors de cette guerre et Florence Nightingale séjournait à la caserne de Selimiye afin de soigner les soldats britanniques malades ou blessés.

La première armée a également participé à la première et la deuxième guerres balkaniques en 1912-1913.
 
L'autre guerre importante dans l'histoire des combats de cette armée est  la  bataille des Dardanelles en 1915. Cette bataille a changé le cours de l'histoire et a fait de nombreuses victimes des deux côtés.
 
La dernière grande guerre à laquelle la 1ère armée a participé est la guerre de l'indépendance, 1919-1922.

Au milieu de la pièce se trouve un canon de campagne Krupp, une mitrailleuse avec le mitrailleur et son aide. Le canon de fabrication allemande et la mitrailleuse de fabrication américaine ont toutes deux été utilisés pendant la guerre de l'indépendance. Sur le côté gauche du mur se trouvent le masque de Mustafa Kemal ATATÜRK, le fondateur de la République Turque, et l'emblème de l'Empire Ottoman. Les scènes de combat de la bataille des Dardanelles sont exposées sur le mur du musée.
Une vue du musée de la première armée

Sur les murs du musée surplombant la mer sont accrochés le drapeau turc, les bannières de l'armée et celles de ses corps d'armées.

Situé aux troisième et quatrième étages de la tour nord-ouest, le musée de Florence Nightingale constitue la deuxième partie du musée.

BIOGRAPHIE DE FLORENCE NIGHTINGALE

Florence est née en Italie le 12 mai 1820 et porte le nom de sa ville natale. Elle était la deuxième fille d'une riche famille anglaise. L'aînée, Parthenope, née un an plutôt portait également le nom de sa ville de naissance, Naples. 

Florence était une fille sérieuse et solitaire qui se réfugiait souvent dans son monde, dans ses rêves. Elle se consacrait à ses études, tandis que Parthénope préférait les travaux d’aiguilles et le dessin.
 
La jeune Florence Nightingale

Elle a reçu une bonne éducation en grec, latin, français, allemand, italien, musique, histoire, philosophie et mathématiques.
 
Les croyances religieuses de Florence ont été la force motrice de sa vie et de son œuvre. Dès son plus jeune âge, elle avait senti qu'elle avait une vocation. Le 7 février 1837, elle eut une révélation, un moment où elle sentit que Dieu l'appelait à son service. Il a fallu un certain temps avant qu'elle décide que sa vocation était d'être infirmière.


En 1847, dans l'espoir que cela la distrairait, Florence a été envoyée à l'étranger avec Charles et Selina Bracebridge, un  riche couple et sans enfant. Pendant ce temps, elle rencontra Sidney Herbert et sa femme Liz, qui partagaient tous deux ses centres d'intérêts: Liz accompagnait Florence lors de visites dans des couvents et des hôpitaux, tandis que Sidney devint un collaborateur et un ami influent. Sur le chemin du retour en 1850, Florence a visité Kaiserswerth, une communauté en Allemagne près de Düsseldorf, qui possédait  un hôpital, une école pour les enfants, un pénitencier, un orphelinat et une école de formation pour les enseignants.

À son retour, la réfléxion de Florence, alors agée de 3o ans, s'inspira de cette expérience professionnelle concérnant les infirmières, mais elle n'espérait pas pouvoir bénéficier d'une formation supplémentaire. Elle a donc commencé à recueillir des informations sur les hôpitaux et les systèmes de santé en Angleterre et à l'étranger, travaillant secrètement dans sa chambre.

Finalement, sa famille a cédé et a accepté de lui permettre de poursuivre sa formation d'infirmière. Elle est retournée à Kaiserswerth où elle a acquis une expérience pratique indispensable. Elle préparait des médicaments, soignait les plaies, assistait à des amputations et était au chevet de patients mourants.
 
Ce qui a le plus impressionné Florence, c'était l'éthique de Kaiserswerth. Les infirmières y travaillaient parce qu'elles se souciaient du bien-être et du moral des patients: les soins infirmiers étaient une vocation, et non un moyen de gagner de l'argent.

"Je trouve le plus profond intérêt pour tout ici et je me sens très bien mentalement et physiquement. Maintenant je sais ce que c'est que de vivre et d'aimer la vie".

Ayant trouvé sa vocation dans la vie, Florence a opté pour une vie indépendante. Le mariage était hors de question. Elle a eu plusieurs demandes en mariage mais les a toutes refusées. 

Quand Florence est revenue de Kaiserswerth, son besoin de liberté persistait et elle a demandé à sa mère la permission d’acquérir une certaine indépendance, loin de la famille. Finalement, sa mère céda et permit à Florence de se rendre à Paris pour qu'elle puisse travailler avec les Sœurs de la Charité. Avant de partir en janvier 1853, on lui a proposé le poste de surintendante de l'établissement pour femmes malades . Florence avait besoin de trouver un poste pour pouvoir commencer sa vie professionnelle. Elle a accepté le poste. Son père lui a donné une rente annuelle de 500 £ : elle gagna enfin sa liberté.

Au bout d'un an, Florence décida de quitter l'établissement. Elle envisageait de prendre un poste à l'hôpital de  Kings College lorsqu'une épidémie de choléra balaya Londres. Elle prit un congé temporaire pour soigner les malades à l'hôpital de Middlesex. Peu après, une opportunité se présenta à Florence.
 
L'armée britannique entra dans la guerre de Crimée le 28 mars 1854.

Après avoir lu les nouvelles parues dans le Times, Florence a demandé à Liz Herbert  l'opinion de Sidney, son mari, sur son idée de monter une expédition d'infirmières en Crimée. À cette époque, Sidney Herbert était secrétaire d'État à la Guerre.

Il a demandé à Florence de diriger un groupe d'infirmières parrainé par le gouvernement pour l'hôpital militaire de Scutari, en Turquie. Il a ajouté: ``Il n'y a qu'une personne en Angleterre à ma connaissance qui soit capable d'organiser un tel plan".

Florence a accepté le poste de surintendante de l'établissement d'infirmières féminines dans les hôpitaux généraux militaires anglais en Turquie. Un comité formé par ses amis et par sa sœur, a commencé le recrutement des infirmières candidates.  Les candidatures sont venues de divers milieux sociaux.
 
Florence a insisté sur le fait que les femmes devaient avoir une expérience en soins infirmiers et une connaissance pratique des hôpitaux. Seules 38 candidatures ont pu être retenues: 14 femmes ayant une expérience hospitalière, 14 sœurs anglicanes et 10 religieuses catholiques romaines. Leurs contrats de travail ont été rapidement signés et le groupe a quitté Londres pour Constantinople le 23 octobre 1854.

Elles arrivèrent à Scutari le 4 novembre 1854, dix jours après la bataille de Balaclava et la veille de la bataille d'Inkerman.

Florence respectait beaucoup les médecins  et prêtait une attention toute particulière aux règlements de l'armée. Elle a insisté sur le fait que ni elle ni aucune de ses infirmières n'entrerait dans un service ou ne soignerait un patient sans la demande  d'un médecin responsable. Certains médecins n'ont jamais accepté la présence des infirmières et ont d'abord hésité à leur confier des tâches. Florence avait une relation particulièrement difficile avec le Dr John Hall, médecin principal en Crimée.

Déterminée à réussir l’intégration des infirmières dans les hôpitaux militaires, Florence entreprit de maintenir une discipline stricte parmi son personnel.


 
Une scène de consultation médicale où l'on voit Florence Nightingale assister un médecin.
Au début, Florence a participé aux soins infirmiers pratiques, mais elle a rapidement pris en charge l'administration de l'hôpital et l'organisation du travail des infirmières. Constatant les défauts de gestion et une distribution aléatoire des fournitures elle entreprit de les réorganiser. Elle a assailli Sidney Herbert de demandes de fournitures et a utilisé ses propres ressources pour acheter les articles nécessaires; des chaussettes, des chemises, des bassins de lit et des tables d'opération. Florence a également supervisé la distribution des cadeaux envoyés par le public.
 
Une salle de l'hôpital de Scutari avec Florence Nightingale

Pendant la guerre de Crimée, les soldats malades recevaient des rations de nourriture crues, qu'ils devaient cuisiner eux-mêmes. La viande était généralement mauvaise et les rations ne convenaient pas à une personne malade. Florence a installé des cuisines diététiques pour fournir des repas appropriés aux patients. Alexis Soyer, un cuisinier français qui avait été le chef du Reform Club à Londres et qui  était venu volontairement à Scutari, a réorganisé les cuisines et a créé de nouveaux plats à partir de rations standard.

 
 La cuisine de l'hôpital à Scutari

En mai 1855, Florence décida de visiter les autres hôpitaux de Crimée. Quelques jours après son arrivée à Balaclava, épuisée elle s’effondra, prise de faiblesse. Son état était inquiétant, proche de la mort. Elle avait attrapé la «fièvre de Crimée». Dès qu’elle commença à se remettre, elle retourna à Scutari pour y poursuivre sa convalescence. Elle a pu recommencer à travailler en septembre, mais sa maladie allait avoir des conséquences durables.

Dans son travail à Scutari , Florence dépassait la simple promotion des régles d’hygiene lors des soins infirmiers: elle a rendu leur humanité aux soldats. Elle prit des dispositions pour qu'un rideau soit placé autour d'un patient subissant une amputation, pour l’isoler des autres malades. Elle a écrit des lettres pour les soldats à leurs familles et a répondu aux demandes de renseignements concernant des soldats disparus ou malades. Elle a rédigé des lettres de condoléances aux familles des soldats décédés et a envoyé de l'argent à leurs veuves. C'était peut-être la première fois pendant une guerre qu’une personnalité officielle prêtait attention et prenait soin des familles des combattants.

Les témoignages de simples soldats sur leur séjour à Scutari ont afflué en Angleterre, louant Florence pour la qualité de ses soins et pour son dévouement. Seule sa présence y étant autorisée, elle faisait elle-même des rondes de nuit dans les salles afin de s’assurer que tout allait bien . La première image de Florence comme "la dame à la lampe" a été publiée dans L'Illustrated London News le 24 février 1855. Cette image est devenue emblématique et demeure encore aujourd'hui.

 
Florence Nightingale marchant parmi les soldats blessés et malades,
Illustrated London News, 24 février 1855.
 
Photographie exposée au musée de  Florence Nightingale à Londres, montrant la lanterne turque
utilisée par Florence Nightingale lors de ses rondes nocturnes dans les salles de malades.

Le sens du devoir et le dévouement  de Florence ont tranformé l'hôpital de Scutari. Elle a forcé  l'admiration et le respect,non seulement des soldats qu'elle a sauvés de la maladie et de la famine, mais de toute la nation. La guerre se termina par  le traité de paix, signé le 30 mars 1856. Florence resta à Scutari jusqu'à ce que la dernière de ses infirmières soit revenue chez elle  et que ses dossiers soient terminés.

Elle a quitté la Turquie  le 28 juillet 1856, voyageant incognito sous le nom de Miss Smith. Arrivée à Londres, elle s'est rendue au couvent des Sœurs de la Miséricorde à Bermondsey et passa la matinée à prier et à méditer. Elle a ensuite pris le train, pour Whatstandwell dans le Derbyshire.

Florence était amaigrie et épuisée. Selon l'opinion médicale actuelle, Florence souffrait d’une  brucellose chronique,  contractée en Crimée. Elle  a probablement été infectée en mangeant du lait ou du fromage contaminé.
 
Cette photographe a été prise peu après son retour  de la guerre de Crimée.
Sa famille a été choquée de voir à quel point elle était amaigrie.
Elle avait coupé ses cheveux courts à Scutari par commodité et
pour se protéger contre  la pédiculose du cuir chevelu.
«Il n'y avait pas de temps pour les cheveux longs», écrivit-elle.

Dès son retour de la guerre, Florence a commencé à rechercher les erreurs commises pendant la guerre de Crimée et les leçons à en tirer. En l'espace de six semaines, elle avait obtenu le soutien de la reine Victoria pour créer une commission royale d'enquête sur la situation sanitaire  dans  l'armée britannique. Le ministre de la Guerre lui a demandé de rédiger ses observations et recommandations, fondées sur son expérience, dans un rapport de 900 pages,officiel et confidentiel.

De nombreux dons ont été envoyés à Florence en remerciement de ses services pendant la guerre de Crimée. À la fin des années 1850, plus de 44 000 £ avaient été collectées. Cet argent a  permis la création du  fond Nightingale, qui viendra en soutien du personnel hospitalier.Grâce à  ce fond, a été créé, à l’hopital St Thomas,  "L'école de formation Nightingale pour les infirmières". Il y avait alors d'autres écoles  d'infirmières , mais toutes   affiliées à différentes organisations religieuses. L'école fondée par Nightingale a été le premier établissement de formation des infirmières au monde non affilié à un ordre religieux.
 
 L'hôpital  St.Thomas à l’époque de Florence Nightingale
 
Le plus grand mérite de Florence a été de faire du métier d’infirmière ,une profession respectable pour les femmes. Celles qui sont  diplômées de "L'école de formation Nightingale pour les infirmières"  sont devenus des infirmières réputées ayant des postes à responsabilité dans les hôpitaux du monde entier, ce qui a conduit à une réforme des soins infirmiers dans les hôpitaux, les maisons de retraite et dans les forces armées. Plus tard, d'autres écoles d'infirmières et une école de sages-femmes  ont été créées à l'hôpital King'sCollege.

Bien que l'hôpital St Thomas ait été en partie détruit pendant la seconde guerre mondiale, l'école a continué à se développer. A la suite de changements dans la formation des infirmières ,l'école ne pouvait plus être autonome en tant qu'institution de formation et elle a du fermer ses portes en 1996.

En 1865, elle a déménagé  au 10 South Street, une petite maison située près de Park Lane, à Londres, et elle y a vécu  le reste de sa vie.
 
Photo de Florence Nightingale prise par Millbourn vers 1890. Wellcome Collection, Londres (CC BY 4.0)

Florence a continué à écrire jusqu'à ses 80 ans environ, lorsque sa vue et  sa mémoire ont commencé à décliner.
 
Elle a reçu des distinctions et des récompenses honorifiques provenant du monde entier. En 1907, le roi Édouard VII décerna à Florence l'Ordre du mérite, une distinction accordée aux auteurs de réalisations remarquables  dans les domaines des arts, de  l'éducation, de la littérature et des sciences: elle fut la première femme à recevoir cette médaille. Elle est devenue également la première femme à recevoir le titre de citoyen d'honneur de la ville de Londres l'année suivante. Le titre de Citoyen d’Honneur est une récompense honorifique décernée par les gouvernements locaux à une personne civile ou à une unité militaire pour des services rendus extraordinaires à la ville.
 
 
Une des rares photographies  de Nightingale âgée,prise en 1910, par Lizzie Caswall Smith

Florence est morte dans son sommeil le 13 août 1910, à l'âge de 90 ans, chez elle à South Street.

Sa famille a refusé la proposition d’un enterrement à l’Abbaye de Westminster et elle a été, selon son souhait, enterrée à l’église St. Margaret, East Wellow, Hampshire.
 
 
Photographie des funérailles de Florence Nightingale, 1910 (Hampshire Record Office réf 97M81 / 23/23)
 
L'église de St Margaret et le mémorial de Florence Nightingale, East Wellow, Hampshire
 
Le tombeau de Florence Nightingale
 
Le mémorial de Florence Nightingale 

 
Le mémorial de Nightingale est assez facile à trouver. Il se situe au sud de l'église et c’est un monument de style typiquement Victorien, en forme de flèche d'église. Sur trois des quatre face dumonument sont inscrits les noms desmembres de la familleNightingale, mais la quatrième face  ne comporte qu’ une inscription trèsimple:

F. N.

NÉE le 12 MAI 1820.
 
DÉCÉDÉE le 13 AOÛT 1910


MUSÉE DE FLORENCE NIGHTINGALE 

Situé aux troisième et quatrième étages de la tour nord-ouest, le musée de Florence Nightingale forme la deuxième partie du musée.
 
Les statues à l'entrée représentent l'accueil d'un soldat blessé dans la salle de soins sous la surveillance de Nightingale.


La salle du troisième étage de la tour Nord-ouest était la pièce  utilisée par Florence Nightingale pour les soins. La statue au milieu de cette pièce représente le traitement d'un soldat blessé par Nightingale. Juste derrière la statue se trouve le tube, l’ancètre primitif du drain thoracique
 
Les premiers secours prodigués par FlorenceNightingale à un soldat blessé.
 
Tube thoracique
 
Malette médicale traditionnelle utilisée au 19e siècle

Le bureau, la chaise, le tapis et le miroir de cette salle sont tous des meubles originaux utilisés par Nightingale.
Le bureau de Florence Nightingale
 
Le bureau de Florence Nightingale

Vue du dessus du bureau

Porte-plume et encrier Ottomans
 
Lampe à pétrole
 
Le programme de la journée de commémoration de Florence Nightingale remis au musée
 
 Les tableaux sur le mur  représentent  la vie quotidienne lorsque la caserne était utilisée comme hôpital militaire britannique
 
Une salle destinée aux patients convalescents  à l'hôpital de la caserne de Selimiye à Scutari
 
Florence Nightingale lors d'une réunion avec les infirmières
 
"L’amie du soldat"
 
Une autre vue du bureau de Florence Nightingale
 
Cette statuette, sculptée par Edith Evans en Angleterre en 1929
a été confiée  par Mme J. Moller, Hammer Court Liphook Hampshire
au consul général britannique J. D. Blackway pour qu’il la transmette  
au  général  Adnan Ersöz, commandant de la première armée turque
le 7 janvier 1976  afin d'être exposée au Musée de Florence Nightingale
 
 
 Cet escalier en colimaçon, conduit  au quatrième étage de la tour
où se trouvait la salle de séjour de Florence Nightingale.
C'est la pièce où elle séjournait pour son temps libre et sa détente.

La salle de séjour

Sur les murs se trouvent des photographies relatant la vie quotidienne à l'hôpital, des lettres écrites par Florence Nightingale et ses photographies personnelles.
 
Cette gravure montre que même les couloirs de l'hôpital de la caserne étaient  occupés par des soldats malades ou blessés

 
Une illustration populaire, parue pour la première fois dans "Illustrated London News"
en 1855, montrant Florence Nightingale visitant une salle de l'hôpital de la Caserne.
 
Gravure d'un artiste inconnu montrant Florence Nightingale à l'hôpital de la Caserne de Scutari
 
À gauche, la maison de Florence Nightingale et sa porte d’entrée. Elle s'installa en 1865, dans cette maison
située, 10 South Street, près de Park Lane, à Londres. Elle y décéda en 1910. En haut et à droite,
le cimetièrede l'église de St Margaret et le mémorial de Florence Nightingale, East Wellow, Hampshire.
 
La maison où Florence Nightingale a vécu et décéda, 10 South Street, près de Park Lane, Londres.
 
Aujourd’hui à l’emplacement de la maison de Florence Nightingale, se trouve un nouveau bâtiment
surlequel on peut observer la présence d’une plaque commémorative de couleur bleue.
 Une nouvelle plaque a été aposée lors de la reconstruction du batiment . La plaque originale avait été posée par le duc de
Westminster en 1912 et a été enlevée lors de la démolition de la maison en 1929. La nouvelle plaque a été aposée en 1955
par leConseil du comté de Londres au 10 South Street, Mayfair, Londres, W1K 1DE, City of Westminster.

CONSEIL DU COMTÉ DE LONDRES
Ici,
dans cette maison
vécut et mourut
FLORENCE NIGHTINGALE
1820-1910

 
 
A letter from Florence Nightingale to the Nurses and Probationers at St. Thomas's Hospital,
London, May 6, 1881. The significance of this letter is that it was the
first mention of the principles of modern nursing.

                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                                                                                                
                                                                                                                                                                    Londres 6 mai 1881

Mes très chères amies,

Maintenant, et une fois encore je vous souhaite “Bonne chance”. A toutes, je présente mes remerciements et mes
meilleures salutations.
Bon courage à nos débutantes.
A nos chères anciennes, je souhaite à nouveau: paix, courage et persévérance car toujours persévérer est aussi difficile et
nécessite encore plus d’énergie que pour débuter un nouveau travail.
Pour être une bonne infirmière, il faut être une “femme bonne”, sur ce point,nous serons toutes d'accord. C'est une vieille très vieille histoire. Mais certaines d'entre nous prennent un nouveau départ.
Que signifie être une femme ? Que signifie agir «comme une femme» . Etre «juste une femme» peut tout aussi bien être un propos méprisant ou expression de tendre admiration.
Une “femme bonne” se définit par ses qualités de calme, de douceur, de patience, d’endurance, de tolérance avec ses patients, ses collègues ou ses supérieurs.
Il faut avant tout nous rappeler que nous devons tous apprendre, que nous avons tous besoin de l’enseignement d’autrui. Par conséquent, nous devons tous savoir obéir.
Il n'est pas possible que quelqu'un qui n'a pas appris à obéir puisse commander.
Personne n’est capable d’enseigner sans être capable d’apprendre.
Les plus érudits sont les meilleurs enseignants et les plus obeissantes deviendront les meilleures dirigeantes.
Nous devons toutes à la fois, obéir et commander toute notre vie.
Qui y parvient le mieux?
N'est-ce pas un signe de mépris pour une femme que l’on puisse dire d’elle “elle ne sait pas obéir”? '”Elle fera comme bon lui semble”
“Elle sait se rendre obeissante”, “elle sait ne pas s’’obstiner ” peuvent être considérés comme des compliments.
Vous êtes ici pour devenir des infirmières qui sont chargées des soins aux malades, qui sont les exécutantes des ordres du
médecin (et non des étudiants en médecine, bien que la théorie soit très utile lorsqu'elle est associée à la pratique). La
théorie sans pratique est désastreuse pour les infirmières.
Ensuite, une bonne infirmière doit être minutieuse. La rigueur chez une infirmière peut être une question de vie ou de mort
pour le patient.
Ou plutôt, sans ses qualités, elle n'est pas une véritable infirmière.
Soyez particulièrement minutieuses dans la part invisible de votre travail.
Faites-le bien et vous serez imitées.
Pendant le nettoyage d’un pansement usagé ayez la même prudence que lorsque vous faites un pansement aseptique.
Ne vous souciez pas de ce qui frappe l'œil et attire l'attention.
"Comment savez-vous que vous avez la vocation?" dit un ministre à une femme de ménage.
"Parce que je nettoie aussi le dessous des paillassons" fut l'excellente réponse.
Si une femme de ménage a pu dire cela, que devrait dire une infirmière, dont tous les actes concernent des patients.
Maintenant que signifie l’expression “comme une femme” quand elle est prononcée avec mépris?
Cela ne signifie t’il pas: mesquinerie, petits égoïsmes, petites méchancetés; envie; jalousie; bavardage insensé;ragots ;besoin excessif de reconnaissance .
Maintenant que nous essayons d'être des femmes dans le sens noble du terme, luttons aussi courageusement contre toutes les faiblesses féminines.
Soyons soucieuses de bien faire, non pour rechercher, égoistement des compliments , mais pour faire honneur et faire
progresser la cause, le travail dont nous avons la charge.
Valorisons notre formation, non pour devenir plus intelligentes ou meilleures que les autres, mais afin de nous permettre
d'être plus utiles à nos semblables et aux malades qui ont le plus besoin de notre aide.
Que ce soit notre ambition d'être de bonnes infirmières et n'ayons jamais honte du nom d’ ‘'«infirmière».
J'ai dit ce que j’avais à dire à nos débutantes. Mais que celles qui ont terminé leur année de formation soient les premières à reconnaitre qu'elles restent des débutantes - elles viennent d'apprendre comment apprendre et comment atteindre leur
objectif professionnel..
Grace à une formation minutieuse elles sauront , face à leur responsabilité d’infirmière , apprendre et enseigner , tous les
jours de l’année.
C'est ce qu'elles me disent.
Alors leur devise est "ne vous lassez pas de bien faire". Nous n'oublierons pas que jadis nous étions nous aussi des
stagiaires ignorantes et dérangeantes
Nous ne rirons pas des erreurs des débutantes, mais ce sera notre fierté d'aider toutes celles qui sont sous notre
responsabilité à être des femmes meilleures, des infirmières plus compétentes .
Qu'est-ce que l'influence sur autrui? Le moteur le plus puissant et le plus invisible que nous connaissons.
Une ou deux années de travail auront plus d’importance pour vous que les décisions des hommes d’état et des gouvernants.
L’exemple et l’autorité d'une “femme bonne” et d'une infirmière méticuleuse sur les nouvelles stagiaires qui lui sont confiées
sont d’une importance indescriptible
L’influence en bien ou en mal des ainées peut élever ou abaisser la qualité d'un hôpital.
Nous voyons toutes à quel point il est plus facile de tomber au plus bas que de s'élever au plus haut, mais mes chères
amies, nous savons toutes comment les soldats ont appris à se battre autrefois dans des situations désespérées , debout côte à côte et dos à dos.
Soyons toutes conscientes de l’importance de notre influence sur les autres - restons côte à côte et non solitaire, gardons la bonne voie.
Mais soyons sereines.
Que dit-on de l'élève? Dans le travail comme dans l’étude , l’influence d’une femme repose et devra toujours reposer sur le
calme et la douceur et non sur l’agitation et l’autoritarisme.
Essayons de devenir de bonnes infirmières plutôt que des infirmières seulement intelligentes.
Maintenant, acclamons toutes avec reconnaissance notre directrice , notre collègue hospitalière et nos instructeurs
médicaux.
Que Dieu vous bénisse toutes, mes chères, chères amies et j'espère vous voir toutes personnellement, cette année .

                                                                                                                                                          Florence Nightingale
Dans une vitrine en verre se trouvent les livres écrits par ou dédiés à Florence Nightingale
 
Le premier livre à gauche est un livre écrit par Nightingale:
"Comment les gens peuvent vivre et ne pas mourir en Inde" publié en 1864

Sur le mur juste en face de la table, il y a une lettre écrite par Nightingale. Dans cette lettre envoyée à un membre du Parlement britannique, elle lui demande d'enquêter sur le cas d'une veuve qui n'a pas encore reçu la pension de son mari, tombé pendant la guerre de Crimée.
Lettre écrite par Florence Nightingale au Parlement britannique demandant une aide financière
au veuf d'un soldat qui a perdu sa vie pendant la guerre de Crimée

Dans une autre vitrine , il y a la photocopie d'une lettre adressée par Sa Majesté à M. Sidney Herbert. Cette lettre a été
remise par son mari à Mme Herbert, qui à son tour la transmit à Mlle Nightingale.

Cette lettre a donné lieu à la création d’un oeuvre musicale intitulé «La lettre de la Reine» qui a été composée par John
William Hobbs (1799-1877) et dont le texte a été rédigé par William Henry Bellamy (1800-1866).

 
Cette oeuvre a été publiée en 1855. L'éditeur était Addison & Hollier. La lettre de la reine Victoria à partir de laquelle a été
composée la chanson est à l'intérieur de la couverture. Il s’agit d’une partition de sept pages. Le texte des six
autres chansons consacrées à la guerre de Crimée sont imprimés sur la couverture arrière.
 
La lettre écrite par Sa Majesté

                                                                                                                                     
                                                                                                                               Château de Winsdor, 6 décembre 1854
 
Voulez-vous demander à Mme Herbert, je vous prie, qu'elle me fasse parvenir fréquemment les nouvelles qu'elle reçoit de Miss Nightingale ou de Mme Bracebridge, car aucuns détails sur les blessés et sur le champ de bataille n’arrivent jusqu’à moi , bien que je vois tant d'officiers... et naturellement le sort des blessés m'intéresse plus que quiconque.

Que Mme Herbert sache aussi que je souhaite que Miss Nightingale et les dames disent à ces pauvres, nobles blessés et malades, que personne ne s'intéresse plus chaleureusement à leurs souffrances ou n'admire plus leur courage et leur héroïsme que leur Reine. Jour et nuit, elle pense à ses troupes bien-aimées. Le prince aussi.

Priez Mme Herbert de communiquer ces  mots à ces dames, car je sais que notre sympathie est très appréciée par ces nobles hommes.



Depuis le début de la mission de Mlle Nightingale, la Cour a exprimé son vif intérêt et a émis le souhait que ses expériences et son travail soient pris en grande considération.

À la réception du message de la Reine, l'aumônier a parcouru les salles de l'hôpital pour le lire aux soldats, et des copies ont également été affichées sur les murs des divers hôpitaux. "Les soldats ont été touchés", a rapporté Mlle Nightingale à M. Herbert dans une lettre du 25 décembre.

Le message de la Reine fut suivi d'une preuve plus substantielle de l'intérêt de Sa Majesté, et là encore Mlle Nightingale fut l'intermédiaire entre le trône et les soldats.
La première page de "La lettre de la Reine", qui est une chanson avec accompagnement de piano
La dernière page de "la lettre de la Reine"
 
Étagère en bois de la salle de séjour de Florence Nightingale
 
La pendule de Florence Nightingale avec  chiffres Arabes
 
Dans un cadre accroché au mur, il y a un poème écrit pour Florence Nightingale par le
Colonel Tahsin Alper, commandant du 53e régiment d'infanterie de la caserne de Selimiye
 
Florence Nightingale

Ô dévouée, fidèle, chère infirmière,
Vous êtes le symbole de la vertu, vous êtes honorée, vous êtes vénérée.
Dans l'histoire de l'humanité, vous êtes aussi brillante que le soleil.
Il se peut qu’aujourdui il n’y ait ni fleurs ni roses sur votre tombeau
Pourtant, tous les cœurs sont remplis de votre merveilleuse image .
Restez en paix dans votre tombe ô Infirmière dévouée.
Chaque année, nous vous commémorons avec de plus en plus de respect.
Les peuples vous apprécient, mon peuple vous admire;
Notre immense gratitude envers vous…Ma reconaissance éternelle envers vous ...

                                                                                                      Colonel Tahsin Alper    
                                                                                       Commandant du 53e régiment d'infanterie
                                                                                                    de la caserne de Selimiye


 
Vue de la fenêtre sud-ouest de la salle de séjour de Florence Nightingale

1.Mosquée bleue   
2.SainteSophie 
3.Tour de Beyazit 
4. Palais deTopkapi
6. La mer de Marmara
7. Vestiges des murailles de Constantinople
 
Vue de la fenêtre nord-ouest de la salle de séjour de Florence Nightingale

1. Pont de Galata 
2. Tour de Galata 
3. Péra


 
Adresse: Scutari, Quartier général de la 1ère Armée et Commandement de la Garnison d'Istanbul, 34668, Caserne de Selimiye
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