Cimetière Latin Catholique de Ferikeuy
C’est le plus grand cimetière catholique de la ville.
Il abrite notamment les tombes de nombreuses familles levantines (Corpi, Botter, Tubini, Glavani, etc.) qui ont habité Istanbul au XIXème et au début du XXème siècle. Le terme de levantin était utilisé pour identifier les résidents d'origine européenne ou mixte de l'empire Ottoman de confession catholique, voire protestante.
L’actuel cimetière Catholique-Latin de Férikeuy (en Turc Feriköy) est la continuité de l’ancien cimetière des Grands-Champs de Taksim ou Grand-Champs de morts (aujourd’hui occupé en partie par le jardin municipal “Taksim Gezisi).
Dès 1615, suite à la formation de la nouvelle ville, le cimetière des Grands-Champs fut un des plus grands cimetières pour les musulmans et ne tarda pas à devenir commun à toutes les inhumations catholico-latines.
Vers la moitié du XIXe siècle , le cimetière ne se trouvait plus hors de la ville et le quartier de Péra y compris Taksim et ses alentours avaient atteints une telle importance démographique que la presence du cimetière fut jugée dangereuse pour l’hygiène publique.
En 1852 le gouvernement ottoman adressa un mémorandum aux diverses légations étrangères pour solliciter l’abandon du cimetière des Grands-Champs.
L’exhumation des sépultures devait être terminée au bout de trois ans à compter de la date du memorandum.
En échange, le gouvernement ottoman a offert un terrain près de Férikeuy. Mais la guerre de Crimée (1853-1856) empêcha l’exécution de cette disposition. Mais en attendant, dans ce nouveau terrain, entouré d’une muraille construite aux frais de l’armée française, furent ensevelis les officiers et les soldats français morts dans les divers hôpitaux.
Déjà en 1863, il avait été procédé à l’exhumation d’un évêque, de trois officiers et de 134 soldats de l’armée française d’Orient.
L’exhumation générale réservée eut lieu du 29 février au 12 mars 1864. Du 14 mars au 19 mars on procéda à l’enlèvement de toutes les pierres recouvrant les tombes non réclamées.
Les ossements exhumés de l’ancien cimetière des Grands-Champs furent placés dans un ossuaire général construit à cet effet dans le nouveau Cimetière catholique-latin.
Les travaux pour la construction d’un monument commémoratif sont commencés en 1869 et sont terminés en 1871. Quelques travaux complémentaires furent accomplis en 1872 et en 1873.
La forme de ce monument est celle d’un sarcophage rectangulaire, percé au sousbassement Est, d’une porte cintrée donnant dans le caveau. A chacun des quatre angles, s’élève un obélisque. Le monument et les quatre obélisques sont revêtus des pierres tombales recueillies de l’ancien cimetière des Grands-Champs, et taillées de façon à pouvoir entrer en combinaison les unes avec les autres. Cent soixante dix-huit pierres tombales sont utilisées pour le revêtement de ce monument.
Au dessus de la porte du caveau, figure une pierre tombale du XIVe siècle sur laquelle on lit une inscription latine gravée en caractères gothiques. Cette pierre qui provient du cimetière de Saint-François de Galata fut transportée, de là, en 1697, au cimetière des Grands-Champs. Lors de l’exhumation générale elle est transportée ici.
Aujourd’hui, six carrés séparés les uns des autres par des allées divisent ce cimetière: Saints-Pierre-et-Paul, Saint-Joseph, Saint-Albert, Saint-Laurent, Saints-Anges Gardiens, Saint-Jean Chrysostome.
Plusieurs monuments ont été érigés dans ce cimetière en l'honneur des soldats français et italiens morts pendant la guerre de Crimée.
Au milieu de la grande allée qui relie l’entrée du cimetière à la chapelle, au rond-point des carrés Saints-Pierre-et-Paul, Saint-Joseph, Saint-Laurent et Saints-Anges Gardiens, se trouve l’obélisque élevé à la mémoire des médecins et pharmaciens français de l’armée d’Orient décédés pendant la guerre de Crimée.
A l’intersection des carrés Saint-Joseph, Saint-Albert, Saints-Anges Gardiens et Saint-Jean Chrysostome, se trouve l’obélisque élevé à la mémoire des soldats de l’armée sarde, morts à l’hôpital de Yenikeuy (en turc Yeniköy) pendant l’expédition d’Orient en 1855.
Monuments militaires français
L’emplacement destiné à l’inhumation des militaires de l’armée française d’Orient est situé dans le “Carré Saints-Anges Gardiens”.
En 1863, le carré militaire français se développait sur quatre lignes, formant une sorte de quadrilatère. L’ossuaire, situé en 4e ligne, suivait les 3 premières qui contenaient 96 sépultures isolées.
Aujourd’hui, l’aspect de ce carré militaire est un peu différent de celui de l’époque de sa création. Bien que les sépultures de la première ligne n’aient pas changé de place, celles des autres lignes ont été disposées différemment et on en compte que 46 sépultures.
Les dèpouilles et les os des soldats français inhumés d’abord dans les cimetères de l’hôpital de la Paix, de Maslak, de Levend-tchiflik, de Maltépé, de Davoud-pacha, de Rami-tchiflik, de Veli efendi, de Quanlidja et des iles de prince, au fur et à mesure, sont transférés au cimetière Latin-catholique de Ferikeuy.
1. Ossuaire en forme de fortin
2. Ossuaire renfermant les restes des marins français
3. Monument commémoratif
Plus bas, sont gravées les inscriptions suivantes:
4. Ossuaire renfermant les restes des militaires français
En 1889, le capitaine Léon Berger, attaché militaire de l’ambassade de France, fit procéder à la translation dans l’enceinte du carré militaire, des restes de six officiers et de dix milles cinq cents soldats provenant du cimetière de l’hôpital de la Paix à Chichli.
5. Ossuaire en forme de fortin (Il porte les mêmes inscriptions que le premier)
En 1855, un second ossuaire toujours en forme de fortin fut élevé, et Thouzery, comme il l’avait fait déjà pour le premier, offrit deux canons qui figurent sur la plate-forme.
6. Monument des soldats français morts à Andrinople
Monument militaire italien
En 1882, à la réunion du Comité permanent du 17 août, le délégué de l’ambassade d’Italie demanda un terrain pour l’inhumation des restes des soldats et officiers sardes morts pendant la guerre de Crimée, enterrés au cimetière militaire sarde de Yenikeuy.
Le 1er septembre de cette année, l’abbé Charles Testa, vicaire général et administrateur délégué du Cimetière, a fait parvenir à l’ambassadeur d’Italie le titre de propriété d’une concession gratuite et à perpétuité, d’un terrain, face au monument commémoratif des Grands-Champs, destine à accueillir les restes des soldats et officiers sardes.
Cette concession se trouve dans le carré Saint-Laurent. Un monument commémoratif en forme de pyramide est élevé en 1883.
Pour commémorer le centième anniversaire de la guerre de Crimée, la République d’Italie fit apposer sur le monument une plaque commémorative.
Carré militaire italien de la guerre 1914-1918
A côté du monument commémoratif, on enterra les militaires italiens morts pendant la guerre de 1914-1918.
Carré militaire français de la guerre 1914-1918
Dans le carré Saint-Jean Chrysostome se trouve le carré militaire français de la première guerre mondiale. Le monument commémoratif est précédé de trois rangés de 36 tombes chacune, ce qui fait un total de 108 tombes particulières.
Au-dessous de cette liste se trouve quatre vers d’une poésie de Charles Peguy intitulée "Heureux ceux qui sont morts”.
N.B. Le premier vers de la première strophe de cette poésie est ainsi: Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle
A l’intérieur de l’enceinte de ce carré, s’élève un beau monument aux inscriptions suivantes: AUX SOLDATS ET MARINS/ DU CORPS D’OCCUPATION/MORTS POUR LA FRANCE/1918-1923
La chapelle du cimetière
Le gouvernement ottoman avait remis à l’ambassade de France le firman daté de 1862-63 nécessaire à la construction d’une chapelle dans le cimetière.
Le 23 avril 1863, Mgr. Brunoni posa la première pierre de la chapelle qui portait l’inscription suivante: “Beati mortui qui moriuntur in Domino” (Heureux ceux qui sont morts dans le Seigneur).
Le 11 octobre 1866, presque quatre ans après la bénédiction de la première pierre, la chapelle était presque finie.
Construite en forme de rotonde, la chapelle est surmontée d’une coupole recouverte de plomb.
La partie extérieure est batie en pierre de taille de l’île de Cursola (Pierre de Trieste), tandis que l’intérieure est en briques de Livourne.
L’autel est placé dans un renforcement quadrangulaire saillant, appuyé sur le mur d’enceinte. La sacristie et la salle d’attente mortuaire sont placées sur les ailes de droite et de gauche de la chapelle.
Dans l’abside de la chapelle, au-dessus de l’autel se trouve la copie du tableau dit l’Assomption de la Vierge de Murillo (Bartolomé Esteban Murillo, 1617-1682, peintre baroque Espagnol), portant sur la partie inférieure du cadre l’inscription suivante: “Don de l’Empereur”. En effet ce tableau a été offert par Napoléon III, et transmis par la maréchal Niel, ministre de la guerre.
Le sol de la chapelle est recouvert d’un dallage en marbre de carreaux noirs et blancs, disposés en rayons s’échappant vers la périphérie. La partie centrale est occupée par un cercle de 1.38m de diamètre, formé d’incrustation en marbre de diverses couleurs.
A l’intérieur, la chapelle est divisée en huit sections ou portiques figurés. L’un d’eux est occupé par la porte d’entrée, celui de face par le sanctuaire. Les deux portiques latéraux, donnent entrée, celui de droite, à la sacristie, celui de gauche, à la salle d’attente mortuaire, jadis salle des opérations de médecine legale.
Les autres portiques, au nombre de quatre, n’offrent que des portes simulées, occupées soit par des pierres commémoratives, soit par les inscriptions des fondations pieuses faites au Cimetière.
Sur l’un des carreaux de la porte simulée de droite, à l’entrée , on lit l’inscription suivante:
Une autre inscription est la suivante:
Une autre inscription est dédiée à François Alphonse Bélin:
La coupole qui s’appuie sur la corniche, et s’élève avec une hardiesse élégante, reçoit le jour de huit fenêtres dont la clé d’arc est formée d’une jolie moulure représentant un chérubin.
L’autel, à l’origine en bois, a été restauré et complété par une table et une corniche tout en marbre en 1890. Les travaux avaient été financés, en grande partie, par le don d’une somme de 500 francs offerts par la famille Belin. L’administration fit graver au bas de l’autel, pour perpétuer le souvenir de la bienfaitrice, l’inscription suivante:” RESTAURÉ PAR Mme Vve BELIN, 1890”.
A chaque côté de la porte de la chapelle se trouvent deux inscriptions l’une en français, l’autre en turc, résumant l’histoire de la chapelle.
Il abrite notamment les tombes de nombreuses familles levantines (Corpi, Botter, Tubini, Glavani, etc.) qui ont habité Istanbul au XIXème et au début du XXème siècle. Le terme de levantin était utilisé pour identifier les résidents d'origine européenne ou mixte de l'empire Ottoman de confession catholique, voire protestante.
L’actuel cimetière Catholique-Latin de Férikeuy (en Turc Feriköy) est la continuité de l’ancien cimetière des Grands-Champs de Taksim ou Grand-Champs de morts (aujourd’hui occupé en partie par le jardin municipal “Taksim Gezisi).
Dès 1615, suite à la formation de la nouvelle ville, le cimetière des Grands-Champs fut un des plus grands cimetières pour les musulmans et ne tarda pas à devenir commun à toutes les inhumations catholico-latines.
Vers la moitié du XIXe siècle , le cimetière ne se trouvait plus hors de la ville et le quartier de Péra y compris Taksim et ses alentours avaient atteints une telle importance démographique que la presence du cimetière fut jugée dangereuse pour l’hygiène publique.
En 1852 le gouvernement ottoman adressa un mémorandum aux diverses légations étrangères pour solliciter l’abandon du cimetière des Grands-Champs.
L’exhumation des sépultures devait être terminée au bout de trois ans à compter de la date du memorandum.
En échange, le gouvernement ottoman a offert un terrain près de Férikeuy. Mais la guerre de Crimée (1853-1856) empêcha l’exécution de cette disposition. Mais en attendant, dans ce nouveau terrain, entouré d’une muraille construite aux frais de l’armée française, furent ensevelis les officiers et les soldats français morts dans les divers hôpitaux.
Déjà en 1863, il avait été procédé à l’exhumation d’un évêque, de trois officiers et de 134 soldats de l’armée française d’Orient.
L’exhumation générale réservée eut lieu du 29 février au 12 mars 1864. Du 14 mars au 19 mars on procéda à l’enlèvement de toutes les pierres recouvrant les tombes non réclamées.
Les ossements exhumés de l’ancien cimetière des Grands-Champs furent placés dans un ossuaire général construit à cet effet dans le nouveau Cimetière catholique-latin.
Les travaux pour la construction d’un monument commémoratif sont commencés en 1869 et sont terminés en 1871. Quelques travaux complémentaires furent accomplis en 1872 et en 1873.
La forme de ce monument est celle d’un sarcophage rectangulaire, percé au sousbassement Est, d’une porte cintrée donnant dans le caveau. A chacun des quatre angles, s’élève un obélisque. Le monument et les quatre obélisques sont revêtus des pierres tombales recueillies de l’ancien cimetière des Grands-Champs, et taillées de façon à pouvoir entrer en combinaison les unes avec les autres. Cent soixante dix-huit pierres tombales sont utilisées pour le revêtement de ce monument.
Au dessus de la porte du caveau, figure une pierre tombale du XIVe siècle sur laquelle on lit une inscription latine gravée en caractères gothiques. Cette pierre qui provient du cimetière de Saint-François de Galata fut transportée, de là, en 1697, au cimetière des Grands-Champs. Lors de l’exhumation générale elle est transportée ici.
Aujourd’hui, six carrés séparés les uns des autres par des allées divisent ce cimetière: Saints-Pierre-et-Paul, Saint-Joseph, Saint-Albert, Saint-Laurent, Saints-Anges Gardiens, Saint-Jean Chrysostome.
Plusieurs monuments ont été érigés dans ce cimetière en l'honneur des soldats français et italiens morts pendant la guerre de Crimée.
Au milieu de la grande allée qui relie l’entrée du cimetière à la chapelle, au rond-point des carrés Saints-Pierre-et-Paul, Saint-Joseph, Saint-Laurent et Saints-Anges Gardiens, se trouve l’obélisque élevé à la mémoire des médecins et pharmaciens français de l’armée d’Orient décédés pendant la guerre de Crimée.
A l’intersection des carrés Saint-Joseph, Saint-Albert, Saints-Anges Gardiens et Saint-Jean Chrysostome, se trouve l’obélisque élevé à la mémoire des soldats de l’armée sarde, morts à l’hôpital de Yenikeuy (en turc Yeniköy) pendant l’expédition d’Orient en 1855.
Monuments militaires français
L’emplacement destiné à l’inhumation des militaires de l’armée française d’Orient est situé dans le “Carré Saints-Anges Gardiens”.
En 1863, le carré militaire français se développait sur quatre lignes, formant une sorte de quadrilatère. L’ossuaire, situé en 4e ligne, suivait les 3 premières qui contenaient 96 sépultures isolées.
Aujourd’hui, l’aspect de ce carré militaire est un peu différent de celui de l’époque de sa création. Bien que les sépultures de la première ligne n’aient pas changé de place, celles des autres lignes ont été disposées différemment et on en compte que 46 sépultures.
Les dèpouilles et les os des soldats français inhumés d’abord dans les cimetères de l’hôpital de la Paix, de Maslak, de Levend-tchiflik, de Maltépé, de Davoud-pacha, de Rami-tchiflik, de Veli efendi, de Quanlidja et des iles de prince, au fur et à mesure, sont transférés au cimetière Latin-catholique de Ferikeuy.
1. Ossuaire en forme de fortin
2. Ossuaire renfermant les restes des marins français
A la fin de l’année 1882, le ministère français de la Marine fit procéder à l’exhumation des ossements conservés dans le petit cimetière de Thérapia et dans celui de l'ile de Khalki (aujourd'hui Heybeliada en turc) et à leur translation dans le carré militaire de Ferikeuy.
3. Monument commémoratif
L’ossuaire général renfermait au début, les restes de 3000 soldats de l’armée française d’Orient, enterrés à cette époque dans la cimetière de Ferikeuy. Le monument commémoratif en forme de forteresse, qui s’élève sur cet ossuaire, a été construit sur les dessins et par les soins de l’abbé Don Antonio Giorgiovich.
Le monument portait à lépoque, les inscriptions suivantes:
“ARMÉE FRANÇAISE D’ORIENT, OSSUAIRE”, “ICI REPOSENT LES RESTES DE 3000 SOLDATS, INHUMÉS DANS CE CIMETIÈRE, EN 1854, 1855, 1856. Requiescant in pace”.
Du 9 mai au 31 octobre 1864, par ordre du maréçhal Randon, ministre de la guerre, et sous la direction du commandant de Lalobbe, chef de la mission militaire française à Istanbul, assisté par l’abbé Don Antonio Giorgiovich, furent executés les travaux d’exhumation des huit cimetières militaires français, afin de les réunir dans le cimetière catholique-latin de Ferikeuy:
Cimetière de Maslak……………………………… .................386 exhumations
de Levent-tchiflik……………………….................1076
de Maltepe, de Davoud-pacha
et de Rami-tchiflik………………………................5032
de Veli-efendi…………………………...................5415
de Quanlidja………………………………................385
des îles des Princes……………………….................45
--------
Total........12339 exhumations
Ces dépouilles furent déposées dans le carré militaire, à l’intériure de 6 caveaux, sur la même ligne de l’ossuaire déjà existant.
Le monument principal (commémoratif), au centre, élevé lui aussi la meme année, est un grand sarcophage ayant 6.28m de large et 4.5m de côté. Il est surmonté d’un croix, ayant au dessous, et sculpté dans la pierre, à l’ouest, les armes impériales de France, à l’est, la croix de la Légion-d’Honneur.
Le monument portait à lépoque, les inscriptions suivantes:
“ARMÉE FRANÇAISE D’ORIENT, OSSUAIRE”, “ICI REPOSENT LES RESTES DE 3000 SOLDATS, INHUMÉS DANS CE CIMETIÈRE, EN 1854, 1855, 1856. Requiescant in pace”.
Du 9 mai au 31 octobre 1864, par ordre du maréçhal Randon, ministre de la guerre, et sous la direction du commandant de Lalobbe, chef de la mission militaire française à Istanbul, assisté par l’abbé Don Antonio Giorgiovich, furent executés les travaux d’exhumation des huit cimetières militaires français, afin de les réunir dans le cimetière catholique-latin de Ferikeuy:
Cimetière de Maslak……………………………… .................386 exhumations
de Levent-tchiflik……………………….................1076
de Maltepe, de Davoud-pacha
et de Rami-tchiflik………………………................5032
de Veli-efendi…………………………...................5415
de Quanlidja………………………………................385
des îles des Princes……………………….................45
--------
Total........12339 exhumations
Ces dépouilles furent déposées dans le carré militaire, à l’intériure de 6 caveaux, sur la même ligne de l’ossuaire déjà existant.
Le monument principal (commémoratif), au centre, élevé lui aussi la meme année, est un grand sarcophage ayant 6.28m de large et 4.5m de côté. Il est surmonté d’un croix, ayant au dessous, et sculpté dans la pierre, à l’ouest, les armes impériales de France, à l’est, la croix de la Légion-d’Honneur.
Plus bas, sont gravées les inscriptions suivantes:
4. Ossuaire renfermant les restes des militaires français
En 1889, le capitaine Léon Berger, attaché militaire de l’ambassade de France, fit procéder à la translation dans l’enceinte du carré militaire, des restes de six officiers et de dix milles cinq cents soldats provenant du cimetière de l’hôpital de la Paix à Chichli.
5. Ossuaire en forme de fortin (Il porte les mêmes inscriptions que le premier)
En 1855, un second ossuaire toujours en forme de fortin fut élevé, et Thouzery, comme il l’avait fait déjà pour le premier, offrit deux canons qui figurent sur la plate-forme.
6. Monument des soldats français morts à Andrinople
Monument militaire italien
En 1882, à la réunion du Comité permanent du 17 août, le délégué de l’ambassade d’Italie demanda un terrain pour l’inhumation des restes des soldats et officiers sardes morts pendant la guerre de Crimée, enterrés au cimetière militaire sarde de Yenikeuy.
Le 1er septembre de cette année, l’abbé Charles Testa, vicaire général et administrateur délégué du Cimetière, a fait parvenir à l’ambassadeur d’Italie le titre de propriété d’une concession gratuite et à perpétuité, d’un terrain, face au monument commémoratif des Grands-Champs, destine à accueillir les restes des soldats et officiers sardes.
Cette concession se trouve dans le carré Saint-Laurent. Un monument commémoratif en forme de pyramide est élevé en 1883.
Pour commémorer le centième anniversaire de la guerre de Crimée, la République d’Italie fit apposer sur le monument une plaque commémorative.
Carré militaire italien de la guerre 1914-1918
A côté du monument commémoratif, on enterra les militaires italiens morts pendant la guerre de 1914-1918.
Carré militaire français de la guerre 1914-1918
Dans le carré Saint-Jean Chrysostome se trouve le carré militaire français de la première guerre mondiale. Le monument commémoratif est précédé de trois rangés de 36 tombes chacune, ce qui fait un total de 108 tombes particulières.
Au-dessous de cette liste se trouve quatre vers d’une poésie de Charles Peguy intitulée "Heureux ceux qui sont morts”.
N.B. Le premier vers de la première strophe de cette poésie est ainsi: Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle
A l’intérieur de l’enceinte de ce carré, s’élève un beau monument aux inscriptions suivantes: AUX SOLDATS ET MARINS/ DU CORPS D’OCCUPATION/MORTS POUR LA FRANCE/1918-1923
La chapelle du cimetière
Le gouvernement ottoman avait remis à l’ambassade de France le firman daté de 1862-63 nécessaire à la construction d’une chapelle dans le cimetière.
Le 23 avril 1863, Mgr. Brunoni posa la première pierre de la chapelle qui portait l’inscription suivante: “Beati mortui qui moriuntur in Domino” (Heureux ceux qui sont morts dans le Seigneur).
Le 11 octobre 1866, presque quatre ans après la bénédiction de la première pierre, la chapelle était presque finie.
Construite en forme de rotonde, la chapelle est surmontée d’une coupole recouverte de plomb.
La partie extérieure est batie en pierre de taille de l’île de Cursola (Pierre de Trieste), tandis que l’intérieure est en briques de Livourne.
L’autel est placé dans un renforcement quadrangulaire saillant, appuyé sur le mur d’enceinte. La sacristie et la salle d’attente mortuaire sont placées sur les ailes de droite et de gauche de la chapelle.
Dans l’abside de la chapelle, au-dessus de l’autel se trouve la copie du tableau dit l’Assomption de la Vierge de Murillo (Bartolomé Esteban Murillo, 1617-1682, peintre baroque Espagnol), portant sur la partie inférieure du cadre l’inscription suivante: “Don de l’Empereur”. En effet ce tableau a été offert par Napoléon III, et transmis par la maréchal Niel, ministre de la guerre.
Le sol de la chapelle est recouvert d’un dallage en marbre de carreaux noirs et blancs, disposés en rayons s’échappant vers la périphérie. La partie centrale est occupée par un cercle de 1.38m de diamètre, formé d’incrustation en marbre de diverses couleurs.
A l’intérieur, la chapelle est divisée en huit sections ou portiques figurés. L’un d’eux est occupé par la porte d’entrée, celui de face par le sanctuaire. Les deux portiques latéraux, donnent entrée, celui de droite, à la sacristie, celui de gauche, à la salle d’attente mortuaire, jadis salle des opérations de médecine legale.
Les autres portiques, au nombre de quatre, n’offrent que des portes simulées, occupées soit par des pierres commémoratives, soit par les inscriptions des fondations pieuses faites au Cimetière.
Sur l’un des carreaux de la porte simulée de droite, à l’entrée , on lit l’inscription suivante:
Une autre inscription est la suivante:
Une autre inscription est dédiée à François Alphonse Bélin:
La coupole qui s’appuie sur la corniche, et s’élève avec une hardiesse élégante, reçoit le jour de huit fenêtres dont la clé d’arc est formée d’une jolie moulure représentant un chérubin.
L’autel, à l’origine en bois, a été restauré et complété par une table et une corniche tout en marbre en 1890. Les travaux avaient été financés, en grande partie, par le don d’une somme de 500 francs offerts par la famille Belin. L’administration fit graver au bas de l’autel, pour perpétuer le souvenir de la bienfaitrice, l’inscription suivante:” RESTAURÉ PAR Mme Vve BELIN, 1890”.
A chaque côté de la porte de la chapelle se trouvent deux inscriptions l’une en français, l’autre en turc, résumant l’histoire de la chapelle.
Adresse:
Rue de Teyyareci Fehmi, Osmanbey